C.S.A.P.A
Centre de Soins d'Accompagnement et de Prévention
en Addictologie avec hébergement
ADM / L'histoire de l'association

La Genèse

A la fin des années 70, Brigitte et Maurice Doerflinger, famille d’accueil à la Basse de Martimpré, prennent conscience qu’il est temps de proposer un mode de prise en charge plus adapté aux jeunes de plus en plus nombreux à solliciter un accueil. Brigitte et Maurice décident avec des amis (dont certains sont encore administrateurs aujourd’hui) de fonder une Association qu’ils baptisent tout naturellement «  les Amis de Martimpré ». De leurs réflexions est né un projet d’accueil collectif d’hébergement où « jeunes marginaux ou handicapés sociaux»,  notamment en proie à des conduites addictives, pourront  « reprendre confiance en eux, être reconnus en tant que personnes humaines afin qu’ils puissent se prendre en charge pour donner à leur vie une nouvelle dynamique ».

 
Le 15 janvier 1979 sur autorisation de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), le centre situé au Haut des Frêts accueille ses premiers résidents. Maurice Doerflinger qui a quitté son ancienne profession prend la direction (pour presque 30 ans) du centre soutenu par des bénévoles impliqués et des salariés motivés.
Vue du centre haut des frêts sous la neige

 

De l’insertion aux soins


Initialement « Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale» (CHRS), le centre devient « Centre de Soins Spécialisés aux Toxicomanes avec Hébergement » (CSSTH). Ce changement de dénomination a un impact fort sur la vie du centre et notamment sur la prise en charge des jeunes. Jusqu’en 1988, l’accent est mis sur la réinsertion des jeunes accueillis.
Le centre travaille en partenariat avec une entreprise intermédiaire Chantier 88, atelier de menuiserie situé à Kichompré. En plus de leur faire acquérir de l’expérience professionnelle, les journées de travail constituent un cadre solide pour des jeunes en perte de repères. Les résidents sont rémunérés, ce qui renforce l’assimilation de cette activité à du travail en milieu ordinaire. C’est aussi une bouffée d’air et une activité que la plupart des résidents apprécient beaucoup.
 
En 1996, le Haut des Frêts devient centre de soins. En 1996, la DDASS ordonne la fermeture de cet atelier pour centrer d’avantage l’établissement sur du thérapeutique.  Les jeunes passent, d’un point de vue administratif, du statut de résident à celui de patient. Cette évolution est renforcée par l’arrivée des traitements de substitution. Ces bouleversements ont eu une autre conséquence : la fermeture de l’entreprise d’insertion qui a été difficilement vécue par les acteurs d’ADM. La fin du chantier n’a pas empêché la création de nouvelles activités pour que les jeunes conservent un rythme indispensable à leur réinsertion. Un atelier maraîchage est ouvert. L’entretien extérieur des bâtiments est aussi assuré par les résidents, sous la supervision d’un éducateur technique spécialisé.
 
Malgré l’arrivée des traitements de substitution et la place de plus en plus importante du médecin dans le processus d’accompagnement, les jeunes n’ont jamais été appelés patients au Haut des Frêts, notamment pour ne pas entraîner leur déresponsabilisation. Les jeunes sont accompagnés par des professionnels mais ils ne restent pas moins les acteurs de leur vie.

 

Une volonté d’adaptation aux évolutions des jeunes accueillis


Les acteurs d’ADM ont également dû faire face aux évolutions du public accueilli, un public de plus en plus jeune (entre 20 et 25 ans en moyenne alors qu’il y a encore une dizaine d’années, le public accueilli avait un âge compris entre 30 et 35 ans) qui a commencé à consommer très tôt (vers 15 ans).
 
Au-delà du soin, le centre doit les conduire vers une vie active autonome. Là encore, le travail d’insertion auprès des résidents a progressivement cédé la place à une prise en charge davantage éducative.
 
Les savoirs de base utiles à mobiliser dans la vie de tous les jours doivent être appris voire réappris. Les professionnels du centre accompagnent les jeunes vers la (re) découverte de leur potentiel. A cette fin, des activités telles que les qi gong, l’art-thérapie, le théâtre sont proposées aux résidents.  Mais l’insertion demeure un objectif majeur de la prise en charge à travers des cours de remise à niveau scolaire ou la recherche de stage par les jeunes.

 plaquette parlons net

Un Conseil d’Administration étoffé pour de nouveaux défis


Parallèlement au changement de direction intervenu en janvier 2008, l’Association a choisi de modifier ses statuts pour élargir son Conseil d’Administration. En 2008, de nouvelles personnes ont alors rejoint le Conseil d’Administration d’ADM où siègent encore des administrateurs de la première heure ! La fidélité, la sympathie mais aussi et surtout la militance animent le Conseil d’Administration. La force du nombre et la militance sont aujourd’hui, peut-être encore plus qu’avant, essentiels pour faire face, non seulement aux évolutions mêmes des publics, mais aussi face à la prolifique législation qui exige des changements de statuts du centre et de nouvelles contraintes.
 
Aujourd’hui, le Centre de soins du Haut des Frêts, après avoir été CHRS, est appelé à devenir un Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA).  Si la transformation en CSAPA est autorisée par la DDASS, le centre du Haut des Frêts devra offrir des prises en charge multidisciplinaires, c’est-à-dire proposer des prises en charge aux personnes souffrant d’addictions autres que la toxicomanie (alcoologie, addictions sans substances). Au delà de ces transformations imposées par la loi, ADM défend actuellement plusieurs projets qui viendraient enrichir les dispositifs actuels de lutte contre la toxicomanie : l’expérimentation d’un Point Accueil Écoute et Orientation Parents (PAEP) ouvert sur trois sites en septembre 2009, une augmentation de la capacité de places, notamment en aménageant deux places d’individualisation à Saint-Dié, pour accueillir des familles ou des résidents exerçant une activité professionnelle ainsi qu’une place santé pour accueillir les personnes sortant d’hospitalisation (cf. Activités).